Irak : Après les élections, l’Eglise chaldéenne lance un appel pour un « dialogue national sincère et courageux »

Dans un message publié mardi 16 novembre, l’Eglise chaldéenne a appelé la nation irakienne à mettre fin aux conflits qui règnent dans le pays depuis les élections législatives et à restaurer le dialogue.
« Si nous ne sortons pas rapidement du chaos dans lequel la nation irakienne s’est replongée après les élections générales d’octobre, le pays devra faire face au ‘pire’, et nous savons tous que l’Irak ne peut pas en supporter davantage. »
C’est ce qu’a déclaré mardi l’Eglise chaldéenne dans un message publié un peu plus d’un mois après les élections législatives du 10 octobre qui ont plongé le pays dans le « chaos ».
L’Agence Fides rapporte que dans cette missive, l’Eglise appelle les acteurs nationaux, « les dirigeants politiques, mais aussi les intellectuels et les chefs religieux » à un « dialogue national sincère et courageux ». L’Eglise catholique orientale estime que ce n’est qu’en « suivant cette voie » qu’il sera possible « de parvenir à une solution acceptable conformément à la constitution et à la loi irakiennes, afin d’accélérer la formation d’un gouvernement national capable de corriger le cap, de lutter contre la corruption, de protéger la souveraineté et l’unité du pays et de sauvegarder la sécurité et la dignité des Irakiens ».
La députée chrétienne Rihan Hanna Ayoub avait encouragé le peuple à se rendre aux urnes avant les élections législatives affirmant que si les irakiens ne devaient pas s’attendre à un « changement radical », une participation massive permettrait de « garantir la légitimité du vote ».
Un appel qui n’a visiblement pas été entendu puisque l’Agence Fides révèle que seuls 41% des votants se sont rendus aux urnes. Le chiffre le plus bas jamais enregistré pour des élections législatives depuis la fin du régime de Saddam Hussein.
Lors des élections législatives le parti sadriste, dirigé par le leader chiite Muqtada al Sadr a remporté 73 des 329 sièges de l’assemblée parlementaire, tandis que le bloc Fatah (qui est proche des milices chiites pro-iraniennes du Hashd Shaabi), n’a remporté que 15 sièges sur les 48 qu’il contrôlait précédemment. Des résultats qui ont entrainé des émeutes et des manifestations. Dans certaines circonscriptions, le recompte des bulletins de vote est en cours.
De violents affrontements ont notamment eu lieu le 5 novembre dernier dans la zone verte, quartier ultra-protégé de Bagdad où se situent les sièges des institutions, entre les forces de sécurité et des manifestants du Fatah. On déplore deux morts et plus de 120 blessés.
Selon RFI, une tentative d’assassinat contre le Premier ministre irakien Mustafa al Kadhimi deux jours plus tard n’a fait que raviver un peu plus les tensions.
Camille Westphal Perrier